Par Michel Darbellay
Directeur d’AgriJura,
Chambre jurassienne d’agriculture
Des bandes fleuries pour pollinisateurs sur l’emplacement des tas de betteraves de l’année dernière: c’est le projet réalisé par AgriJura et JuraSucre, avec le soutien du Collectif Chevêche-Ajoie.
Des plantes sauvages indigènes, riches en pollen et nectar
En plus d’attirer le regard par une floraison de toute beauté, les bandes fleuries favorisent les pollinisateurs en leur offrant habitat et nourriture. Semées avant le 15 mai et mises en place pendant au moins 100 jours, les bandes fleuries jouent un rôle intéressant pour combler le manque et améliorer l’offre en nourriture pour les pollinisateurs et autres auxiliaires pendant les mois d’été. Parmi les différentes plantes qui s’y développent, citons la centaurée, la phacélie, le bleuet ou encore le sarrasin.
AgriJura et JuraSucre, l’organisation des betteraviers jurassiens, ont obtenu le soutien du Collectif Chevêche-Ajoie pour mettre à disposition de la semence. Bien que l’action ait été proposée tardivement, six exploitations ont participé sur un total de 1,3 hectares. Un joli début qui motivera certainement de nouveaux producteurs à y prendre part pour les prochaines années. Cela sans compter que d’autres bandes fleuries ont également été mises en place en dehors de cette action.
Les bandes fleuries ont pour la plupart été ensemencées sur les emplacements des tas de betteraves chargés en fin d’année 2019. Parfois, cela ne représente pas beaucoup de surface, avec un maximum possible de 0.5 hectare par bande fleurie, mais l’intérêt est d’amener de l’habitat et de la nourriture aux pollinisateurs de manière dispersée dans le territoire. En favorisant ainsi les insectes, pollinisateurs et autres auxiliaires, les bandes fleuries profitent également à d’autres espèces comme la chouette chevêche qui voit ainsi l’offre et la diversité des proies augmenter dans son milieu.
Un panneau explicatif accompagne chaque bande fleurie. Objectif: expliquer la démarche aux promeneurs de passage. Le partenariat avec le Collectif Chevêche-Ajoie illustre une démarche constructive et win-win.
«Cette action concrète en faveur de l’environnement colle parfaitement avec la durabilité du sucre suisse dont l’empreinte environnementale est de 30% inférieure à celle du sucre importé de l’Union européenne»
PATRICK ROTH, PRÉSIDENT DE JURASUCRE
Cette démarche représente un exemple supplémentaire de l’engagement de l’agriculture pour la durabilité depuis plusieurs années.